Les principes d'Atatürk ou de Kémalisme

 

Les principes d'Atatürk ou de Kémalisme

 

Durant les quinze années qui séparent la proclamation de la république de la mort de Mustafa Kémal (10 novembre 1938), celui-ci s'est consacré avec une volonté farouche à la tâche de reconstruire le pays, soutenu par un peuple auquel il avait rendu son honneur et sa fierté. En muselant l'opposition, en écrasant les tentatives de séparatisme ou la réaction religieuse, Mustafa Kémal s'est attaché à créer un État nouveau, cimenté par l'union nationale, et auquel il a insufflé un esprit moderne qui est devenu le kémalisme.

 

Républicanisme

 

     Les révolutions kémalistes ont un caractère politique. Le Kémalisme n'accepte que la république comme régime. Le Kémalisme croit que la seule régime qui puisse réaliser les voeux d'un peuple est la république.

 

Populisme

 

     La révolution kémaliste était une révolution sociale. Elle était réalisée par un groupe d'élites mais elle avait pour but d'aider et sauver le peuple. Atatürk a annoncé à plusieurs reprises que ce sont les paysans qui sont les vrais dirigeants du pays. En réalité cette phrase était plutôt un désir, un but; parce que le kémalisme était contre toute sorte de différence entre les peuples.

 

Laicisme

 

       La Turquie, dont 99.9 % de la population est musulmane, est le seul État du monde islamique à avoir inscrit la laïcité dans sa Constitution. Ce principe intangible du kémalisme fut imposé par la contrainte pendant la période du parti unique. Puis, dans les années 1950, le pluralisme politique et la compétition électorale ont assoupli cette contrainte, et l'islam a pris une place de plus en plus importante dans la vie publique.

 

Révolutionnisme (Réformisme)

 

       Ce principe insiste sur la réalité d'avoir réalisé plusieurs réformes, d'avoir aboli plusieurs institutions traditionnelles et en avoir adopté d'autres qui sont modernes et contemporains.

 

Nationalisme

 

      La révolution kémaliste était une révolution nationaliste, mais non pas raciste. Le but était de garder la liberté de la république turque et la laisser mûrir politiquement. Cette nationalisme avait du respect pour les droits de liberté pour toutes les autres nations. Elle était contre le sultanat et toute sorte de pouvoir anti-démocratique.

 

Etatisme

 

      De très importantes mesures furent prises pour transformer l'économie, jusqu'alors soumise aux directives de l'étranger. Les sociétés non turques furent peu à peu rachetées, l'exploitation des ressources minières et des matières premières, l'industrie, placées sous le contrôle de l'État par l'intermédiaire de banques nationales; les chemins de fer furent nationalisés, les autres moyens de communication développés, l'agriculture encouragée, un embryon de réforme agraire fut mis en place, avec distribution de terres aux paysans et création d'une banque agricole destinée à favoriser la modernisation des campagnes et de l'agriculture; mais, en ce domaine, les résultats ont été limités, par suite de la faiblesse des moyens financiers disponibles et à cause de la résistance des grands propriétaires fonciers. L'indépendance en matière financière et monétaire fut assurée par la suppression des privilèges de la Banque ottomane et la création d'une banque d'État (Merkez Bankasi), qui fut aussi l'institut d'émission. Enfin, l'accumulation économique et l'industrialisation, engagées sous la direction de l'État dans les années trente, devaient constituer le socle sur lequel s'appuieraient plus tard une classe d'entrepreneurs et un secteur privé de plus en plus dynamiques.