Page 38 - Annonce Dergi | İzmir Özel Saint-Joseph Fransız Lisesi
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C’est alors que j’ai décidé d’aller trouver un travail. camps et les ghettos et sous peu qu’ils viendraient
Mon premier choix était un entreprise allemande dans leur appartement. Abel lui a dit de venir rester
et j’ai pu être recruté dans une usine allemande avec nous mais il ne pouvait même pas sortir de
comme directeur d’un étage. J’ai commencé à l’immeuble car il y avait des Nazis qui attendaient
travailler, la vie était très bien, je pouvais envoyer à la porte pour les instructions. Les ghettos et les
plus d’argent à ma famille et je me sentais heureux camps ont commencé à être remplis très facilement
pour la première fois depuis très longtemps. après un certain temps. On voyait des décès dans
les rues tous les jours, nos voisins, nos collègues…
Le 1er septembre 1939, le jour damné, le jour où Toute cette torture car on etait de race differente,
la guerre a officiellement commencé. Les Nazis se de religions différentes .
fondent et on savait qu’ils avaient d’autres plans
pour les autres jours qui viendraient. Si, ils avaient Il y avait encore du temps qu’ils venaient dans notre
d’autres plans, la periode de torture a commencé. Le quartier mais on avait déjà commencé à penser
1er octobre, l’invasion de la Pologne a commencé, comment on pouvait s’échapper ou si on pouvait
on entendait qu’ils construisant des camps et des s’échapper. On avait parlé des divers plans avec
ghettos pour recruter les polonais et les juifs. Je ne Abel, il connaissait mieux la région que moi, les
pouvais plus aller au travail, j’envoyais tout ce que rues moins utilisées d’où on pouvait aller sans être
j’avais dans ma poche à ma famille. Ils me disaient capturés. Il y avait un autre problème: où allait-
de retourner en Allemagne, car ils étaient en on après avoir échappé des Nazis? C’était déjà un
sécurité en Allemagne pour l’instant. Mais moi ou succès si on pouvait venir jusqu’à cette étape mais
Abel, on n’était pas protégés. Lui, il etait polonais on devait envisager la suite. On a aussi calculé
et moi, j’étais un juif qui etait en train de vivre en les affaires qu’on prendrait avec nous pour qu’on
Pologne. On savait qu’on devait faire attention mais puisse vivre un peu sans avoir de problèmes. On ne
notre seule chance était qu’on parlait allemand, ils voulait aller ni aux ghettos, ni aux camps.
ne pouvaient pas comprendre facilement qu’on
était des gens qu’ils cherchaient. On essayait de ne “Je dois changer la batterie, une minute s’il vous
pas sortir trop dans les rues, on ne travaillait pas et plaît.”
on écoutait toutes les nouvelles règles que les Nazis “D’accord, je vais prendre un peu de thé, vous en
nous dictaient tous les jours. voulez?”
“Pourquoi pas, merci beaucoup.”
Je savais qu’Abel avait un frère qui habitait de “De rien, je viens dans deux minutes.”
l’autre côté de la ville. Il parlait aussi allemand un “Merci pour le thé, on peut continuer maintenant”
peu mais pas mieux qu’Abel. Il avait écrit à Abel à
la fin de janvier en disant que les personnes de son J’étais en train de dormir profondément une nuit
quartier avaient commencé à être envoyées dans les
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