Page 40 - Annonce Dergi | İzmir Özel Saint-Joseph Fransız Lisesi
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ce n’était pas facile pour lui mais il ne voulait pas “Si c’est possible, est ce que vous pouvez dire une
y aller donc il a choisi cette methode. Il a expliqué ou deux choses sur le temps que vous avez passé
à Abel tout cela, mais Abel ne lui a rien dit,il me dans le camp?”
regardait, me remerciait de ses yeux, je pouvais le “ Je ne veux pas vraiment parler de cette période
sentir. de ma vie”
“D’accord Monsieur Ramil, merci pour votre
L’ordre a été donné une deuxième fois, le temps temps et votre contribution.Je vais vous envoyer
était venu, notre plan avait échoué. Je ne savais une copie avant que ce ne soit publié pour que vous
pas encore ce qu’ils feraient de moi mais le destin puissiez lire et me dire s’il y a quelque chose qui ne
d’ Abel était là. En pleurant, Yacef a tué Abel et vous plait pas, ça c’est ma carte et vous pouvez me
il s’est éloigné en pleurant. Je n’ai même pas pu contacter facilement. En plus, je suis désolé pour
être choqué, tous les moments qu’on avait partagés tout ce que vous avez vécu, bonsoir.”
ensemble, tout ce qu’il avait fait pour moi. Je n’avais “De rien et merci de m’avoir écouté, ça fait
pas trop de temps, j’ai prié pour Abel et le soldat longtemps que je n’avais pas parlé à quelqu’un, je
m’a pris. Je n’ai pas compris pourquoi il ne m’avait vais attendre votre texte, bonsoir.”
pas tué et en marchant j’étais toujours prêt pour
une douleur mais rien ne s’est passé. Azra Zeynep Aktuğ
Nous sommes arrivés à côté d’une voiture. Avec
deux autres soldats, nous sommes allés pendant
à peu près trente minutes. Les soldats chantaient
les chansons de Nazis pendant ces trente minutes.
Quand on s’est arrêté, j’ai compris que nous étions
dans un camp, tout était terminé pour moi. A ce
moment-là, j’ai même pensé que c’était mieux de
mourir au lieu de venir et travailler ici. Après, je
suis devenu un de leurs esclaves, je ne me souviens
pas combien de temps je suis resté là quand un
jour ils m’ont dit que la guerre était terminée et
que nous étions finalement libres. Je n’ai pas pu y
croire, ça faisait longtemps que je ne croyais plus
à personne. Avec le premier train que je pouvais
trouver, je suis retourné en Allemagne,à côté de
ma famille. Je continue toujours à penser à ce qui
s’était passé avec Abel, mais je n’y comprends rien.
Et ça, c’est mon histoire.
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